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Les murs en éclats de lune bleue ... Le tombeau de mes murmures ...
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Les murs en éclats de lune bleue ... Le tombeau de mes murmures ...

VIP-Blog de lambeaux-les-ruines-du-silence
  • 20 articles publiés dans cette catégorie
  • 181 commentaires postés
  • 1 visiteur aujourd'hui
  • Créé le : 18/01/2008 17:41
    Modifié : 26/01/2009 19:28

    Fille (18 ans)
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    [ Annonces ] [ Journal à maux ] [ Rêves ]

    Point de départ.

    09/04/2008 00:42

    Point de départ.


    Aujourd'hui, ou plutôt ce soir, je ne sais pas très bien ce dont j'ai envie. J'ai rangé un peu ma chambre, cela m'a contenté. Je suis tombée malade aussi. Mais rien de trop méchant. J'espère guérir vite. Et pour ne pas changer de sujet (car récurant dans cette partie de blog), j'ai perdu un kilo en 24h. Sans rien faire. Sans manger plus ou moins par rapport à d'habitude. Sans faire du sport, au contraire ... peut-être en passant des nuits trop courtes ... Mais en fait c'est bénéfice pour moi. Je devais perdre un tout petit peu, à mon sens ... Je crois qu'avec encore un kilo en moins tout sera enfin parfait.

    Je dors très mal en ce moment. Je sais que c'est pareil pour une amie. Je me suis disputée avec un ami dernièrement. De vieilles choses reviennent et me lassent ... mais d'une autre façon. Pas comme avant. Je sens que j'ai pris du recul. Je sens en moi que quelque chose est mort. Que c'est fini. Je n'ai plus de haine, ni de souffrance vis à vis de ce qu'il m'est arrivé. Je dirais même plutôt merci.

    Merci de m'avoir montré que je me suis trompée.

    Peu importe le chemin que j'ai pris pour m'éloigner de toute cette histoire. Je suis contente aujourd'hui de pouvoir regarder tout ça d'un oeil ... presque neuf. Je sais que j'ai encore de la colère. Enfin, seulement quand on me dit plus ou moins "c'est toi qui t'es inventé des choses ...".

    Je sais où j'ai eu tord. Je sais mieux à présent où les tords sont. Lesquels sont à moi ... Lequels ne sont pas à moi.

    Peut-être que je réfléchis trop. Mais on ne peut pas me changer. C'est trop tard. Dose de nostalgie, j'ai regardé le premier dvd de mon manga préféré. Je sais pourquoi j'aime tant. Même si en soi, c'est vraiment pour les adolescents. Enfin ... pour les plus ... plus ... plus je ne sais quoi que moi .... Bref.

    J'ai envie de chercher un peu dans mes souvenirs. De dessiner, même si je n'ai absolument pas la fibre. J'ai envie d'écrire aussi, même si c'est trop dur. Mais je crois qu'au final je n'aurais pas le courage. Je n'ai pas assez de courage. Je suis trop fragile.

    Même si je veux croire que non.

    Je sais que je suis passée par quelque chose que tout le monde n'a pas vécu. Je sais aussi que c'est un peu être orgueilleux de se dire qu'on est pas comme tout le monde. J'ai simplement envie de dire que ça me rend un peu triste de me savoir aussi faible.

    Ceux qui me connaissent trouveront à redire à ce propos. Je leur répondrais simplement que nos vécus sont différents et que en moi je sais que ce que je dis c'est vrai. Pour moi. Aussi je cherche pas à ce qu'on me plaigne. A ce qu'on essaye de me rassurer puisque je sais ce que je crois. Je sais que j'ai raison. Beaucoup doivent être comme moi.

    Dans cette situation. De se sentir faible, pas si exceptionnel que ça, unique pourtant ... mais tristement unique.

    Bon ... peut-être que j'aligne trop de bêtises. Il est tard, je ferais mieux de me coucher. Pardon pour ce blabla quelque peu inutile. Une chose à dire d'importante seulement : je sens que les semaines à venir vont être difficiles.

    Difficiles parce que les examens approchent ... la date de mon vaccin aussi ... et Dieu seul sait combien j'ai une horrible peur de ces choses là ... et parce que j'ai peur de beaucoup de choses. D'autres choses.

    Allez, fuyez, ne lisez pas mes bêtises.


    Commentaire de lunastrelle (09/04/2008 13:12) :

    Trop tard, je les ai lues tes bêtises...
    Qui n'en sont pas tant que ça sauf la fin je dirais...

    Ce qui est positif c'est que de l'avis des autres tu commences à t'en passer... Et autrement oui, je dors très mal, moi aussi je me suis engueulée avec cet ami... Il n'a pas donné signe de vie depuis...

    Tu sais que je suis là, si besoin...


    Commentaire de Aud* (09/04/2008 14:27) :

    Oui merci ninite. Pour cet ami, vaut mieux attendre. Le temps dissipe tout. Je l'ai remarqué y'a pas longtemps. Bisous !





    Après ... il y a ma tête et moi ...

    27/03/2008 21:26

    Après ... il y a ma tête et moi ...


    Certains m'ont déjà dit que ça les énervait un peu que je me dénigre sans cesse. Mais je dois dire que cela m'énerve aussi, tout autant que ça me flatte, qu'on me dise que je suis une fille intelligente. Je crois aussi que je l'ai dis une fois de trop ces derniers temps, je me suis penchée un peu dessus. Pourquoi est-ce que je me dis ça au fond ? Pourquoi j'en ai la conviction ?


    Bien que je sais que je suis pas plus bête qu'un autre, je sais aussi que je suis très feignante.


    Quand j'étais plus petite, j'étais toujours en tête de classe jusqu'en 6ème inclu. Je me rappelle même d'un vieux souvenir, je devais être en CM1 ou CM2 ... je crois en CM1 ... je me rappelle aller vers mon père qui était rentré tard, et qui mangeait à la cuisine pour lui faire signer mon cahier. J'avais eu 16 il me semble. Je ne sais pas très bien si je l'ai vu du point de vue d'une petite fille bonne élève qui s'en voulait de ne pas avoir eu de meilleur résultat, ou d'une petite fille qui avait peur de la punition de son père. Tout ce que je me rappelle c'est que j'avais « intérêt à ramener un 20/20 la prochaine fois ». Je ne sais pas s'il l'a dit pour rigoler, ou s'il était vraiment en colère. Je sais en tout cas que je n'étais pas très fière de moi ce jour là.


    Ma mère m'a appris beaucoup de choses avant même que j'intègre l'école maternelle. J'étais très en avance par rapport aux autres. Puis il y eut l'époque où l'on apprenait à lire. Là encore, avec l'aide de ma mère, j'ai eu des facilités. Ensuite vint le temps des premières notes, et jusqu'en 5ème je n'ai pas décroché de la première, deuxième ou plus rarement, troisième place en tête de classe. J'ai réouvert de mes cahiers d'école de cette époque. A part un ou deux 13 ou 14, mes notes ne passaient jamais en dessous de 17. Le plus grand de mes défauts était que j'étais beaucoup trop bavarde. Cette remarque me fait beaucoup rire car j'ai remarqué qu'elle était inscrite sur tous mes bulletins trimestriels, à part au collège où je suis devenue plus discrète et au lycée, où j'étais totalement inexistante.


    Mais c'est une autre période ... tout ça pour dire que je crois que si je suis feignante aujourd'hui, que je n'apprends pas mes leçons, que je n'écoute pas en cours (sauf quand la matière me passionne réellement ... mais ça va souvent de paire avec le professeur qui l'enseigne), que je ne fais pas mes exercices ou que je m'y prends toujours à la dernière minute, c'est sans doute parce que j'ai eu l'habitude d'être dans les premiers, d'être l'une des meilleurs, d'avoir toujours eu des facilités pour apprendre quand j'étais petite. Ou du moins plus jeune qu'aujourd'hui. J'ai tout de même été bonne élève au collège, même si j'étais un peu plus dissipée. Et c'est aussi là que mes parents ont divorcés. J'ai eu d'autres problèmes à gérer. J'étais un peu plus seule qu'avant. Comme tout le monde j'ai eu mes premiers amours déçus, mes premiers moments de honte, la traitrise ... j'ai réellement commencé à expérimenter le monde, comme tous les autres à cette époque.


    Et puis je suis arrivée au lycée ... même si je m'en sortais pas trop mal, j'avais confiance en moi. Je savais que j'étais capable. Je ne sais pas ... peut-être que le prof ne me donnait pas le goût de m'intéresser, ou que ce que l'on étudiait était pour moi sans réelle importance, ou que j'abordais quelque chose de totalement nouveau et difficile ... quelques aléas qui arrivent à tout le monde et qui ont eu de l'impact sur mes résultats. Il y a aussi regarder par la fenêtre en se demandant s'il pense à nous. Devenir rêveuse. Avoir envie de le revoir encore et encore ... et pour la première fois que les sentiments que l'on éprouve soient partagés.


    Je ne sais pas vraiment si on peut dire que j'ai eu mon premier petit ami à ce moment là. Certains peuvent se moquer et dire « quoi seulement ? » ... disons que ma vie sentimentale ne ponctuait pas ma vie d'adolescente comme elle l'a fait pour d'autres. Disons que j'ai été réellement amoureuse pour la première fois et que je me suis épanouie même si j'avais reçu une certaine éducation qui faisait que pour moi, certaines choses m'étaient tabous, honteuses ...


    Bref ... quand tout mon petit monde s'est écroulé dans l'anorexie, que j'ai appris à tout perdre, à être seule comme jamais et à vivre une véritable guerre contre moi-même ... je ne sais pas ... je ne comprends pas ... à force de ne pas manger, peut-être ai-je déréglé quelque chose.


    Je sais que je pensais à un milliard de choses en même temps, le jour, la nuit, en mangeant, en rêvant ... à chaque instant, j'étais sans cesse en train de gémir, de m'inquiéter, de m'auto-réprimander ... c'est vrai que j'ai eu l'impression de devenir folle. Peut-être l'ai-je réellement été.


    Depuis que je ne suis plus anorexique ... du moins j'espère ne pas vivre une sorte de pause et qu'en fait ça ne soit pour mieux retomber dedans ... depuis ça, j'ai l'impression que mon cerveau s'est mis en pause. D'avoir eu un choc quelque part et que la machine fonctionne au ralentit. J'ai l'impression de ne plus réfléchir. De ne plus avoir d'esprit.


    Je sais que toutes pensées à l'époque de mon anorexie me rendaient dingue et m'embourbait dans une sorte de tourbillon de mensonges à moitié vrais et de vérités à moitié dévoilées ou fausses ... l'acte de penser et réfléchir, on pourrait dire que cela m'était douloureux. Tant qu'aujourd'hui je ne sais pas si mon esprit est toujours vivant ou non. Ce qu'il y a de rassurant dans la douleur, c'est de savoir que l'on est toujours vivante. Or là ... J'ai dû perdre la tête.


    J'oublie beaucoup de choses. J'ai un gros problème de mémoire totalement exhaustif avec les informations qu'elle garde ou rejete.


    En vérité ... j'ai l'impression d'être totalement et pronfondément stupide, bête depuis que je ne suis plus anorexique.


    C'est vrai ... avant je contrôlais mon corps tout entier. Je contrôlais tous mes désirs et mes besoins. J'avais la totale maîtrise et ce uniquement par la volonté de mon esprit, qui travaillait uniquement pour me convaincre de tout et toutes choses par le biais de milliers d'arguments ... pour me convaincre de stupidités sans doute. Je ne sais pas ...


    Aujourd'hui je sais que je peux avoir une conduite très correcte et des réflexions assez pertinentes. Mais il y a une différence entre la maturité et l'intelligence. Je n'ai aucune culture. Ce que je sais tout ceux qui me cotoie le savent déjà. Et ce que mon esprit n'a pas mis en quarantaine ou définitivement supprimé de mon intellect, ne me donne que le sentiment que les autres savent toujours des milliards de choses qui me seront impossibles à retenir. Jamais. Pour eux ça semble tellement banal ... pour moi c'est devenu tellement difficile.


    Quand j'ai un examen, je peux tout apprendre par coeur la veille. Parcontre deux jours après ... c'est même pas la peine de me demander quoi que ce soit. C'est comme si je me battais avec le néant pour en sortir quelque chose et si je ne le réactive pas tous les jours, il retourne au néant d'où je l'ai extrait. Et ça devient à nouveau pour moi quelque chose qu'il m'est impossible de toucher. Je sais que je l'ai su. Ou des fois même je ne me rappelle même plus si je l'ai su ou pas. Mais pour moi il est impossible de savoir « ce » que j'ai su.


    C'est un peu difficile à expliquer. Pour certain ça peut parraître exagéré, pour d'autres pas exeptionnel parce que ça leur arrive aussi. Mais même s'il arrive aux gens d'oublier de cette manière là, je ne sais pas si ça leur arrive autant qu'à moi. Je ne peux demander à personne « rentre dans ma tête et dis moi si c'est pareil ou si quelque chose est cassé ». J'arrive pas à me rassurer. J'arrive pas à trouver une personne qui me dise qu'il vit exactement et intimement la même chose.


    Est-ce que je me suis détraqué l'esprit en ne mangeant pas ? Pas la peine de me conseiller un psy ... j'en ai déjà consulté un, et à dire vrai, ça ne m'a servit à rien du tout. J'ai plutôt l'impression qu'elle me prenait vraiment pour une imbécile de première catégorie. Mais passons ...

    Si la greffe de cerveau était possible ... si la réparation du cerveau était possible ... s'il existait une sorte de questionnaire qui passe en revue toutes les connaissances que nous sommes sencés avoir et au delà ... si on pouvait faire une radio de nos connaissances et vérifier qu'elles n'ont pas disparu ou qu'elles n'ont pas bougé de place ... j'aurais tout fait. Pourvu que tout me dise : rassures-toi, tout est encore là, tu es juste un peu fatigué ...


    Au pire des cas ... je me serais dit que c'est moi qui ne sait pas comment m'y prendre avec ma tête. Et que ce que j'ai réellement oublié c'est comment on s'en sert.



    Commentaire de Pierre (29/03/2008 15:29) :

    Mange ce cookie, et arrête de te torturer l'esprit, c'est un peu en ressassant tout ça que le " tout ça " se mélange et écarte le reste. Tu sais, l'intelligence, la culture, tu en as ( enfin je crois, mais en même temps je ne suis jamais sûr de rien ) du peu que je t'ai côtoyée, et de toute façon, ça se construit avec son entourage, pas seule. Peut-être as-tu eu ce passage à vide au Lycée, qui ... voilà. Pour la flemme, ben je vois très très très bien ce que c'est ( hum hum mêmes problèmes ^^ ). Voilà, ta tête c'est toi, entr'autres. Bisous.


    Commentaire de Aud* (29/03/2008 20:14) :

    Merci Pierre ... C'est vrai que parfois trop "y" penser on s'emmèle dedans et on ne sait plus trop où on en est. J'en ai déjà fait l'expérience mais à plus grande échelle. Les connaissances que l'on a c'est vrai qu'on ne les construit pas tout seul. Bisous, et les cookies, y'en a plus !





    La nourriture

    26/03/2008 14:44

    La nourriture


     « Mais tu devais être fatiguée alors ! A force de ne pas manger ... »


    Je ne sais pas. Pour moi, ça paraissait logique avec le recul. Je sais que quand j'étais en plein dedans, je n'en avais pas réellement l'impression. Des fois je me sentais vraiment exténuée, mais la majeure partie du temps je ne faisais pas la différence je crois entre « aller bien » et « se sentir faible ». Je crois que c'était une fatigue morale, mentale et physique. Le tout tellement si bien emmêlé qu'on ne sait plus réellement si c'est vraiment ça ou pas.


    Le dégoût de soi.

    Je me rappelle encore la photo qui m'a fait prendre un véritable tournant dans cette descente aux enfers. Aujourd'hui encore je répugne à la regarder. Bien que j'ai l'impression de l'emporter sans cesse avec moi, comme une ombre. Dégoût pour la nourriture. Dégoût pour l'acte de se nourrir.


    C'est un peu étroit comme distinction. Disons que la nourriture avait un aspect toujours trop gras, toujours trop flasque, toujours trop mort, trop craquelé, trop suintant, trop visqueux, trop dégoulinant, trop ... calorique. Je me rappelle refuser la sauce pour accompagner ma salade, pas de chocolat, pas de lait, pas de charcuterie, pas de beurre, pas de fromage, pas d'huile, jamais de sauce, jamais de gras, jamais de pâtes, de riz, de féculants, de chips, de frittes, de purée, de carrottes, de bananes ... Rien. Tout simplement. Je m'étais même persuadée à un moment donné que la salade était trop farineuse et que cela faisait grossir.


    Je comptais les calories. Comparais les mêmes produits dans différentes marques pour voir lesquel je pouvais manger. Je faisais des tableaux avec les valeurs caloriques, même si je ne les savais pas par coeur, je savais que si jamais j'avais envie de manger quelque chose, il m'aurait suffit de regarder le nombre de calories pour me dire au final que non, il ne le fallait pas.


    Je faisais un tableau avec mon poids. Une tranche de poids dit « raisonnables », un poid idéal selon les médecins et nutritionnistes, un poids normal, le poids normal selon moi, mon poids actuel, le poids désiré, une tranches de poids dit « dangeureux », et une autre pour les « innacceptables ». Je n'ai pas le tableau sous les yeux, alors je ne peux pas le retranscrire ici. Je sais que le poids normal était de 58kg pour ma part. Pour les nutritionnistes, c'était plutôt 64kg ! La tranche de poids innacceptables commençait à partir de 56 il me semble ... Le poids désiré était 39kg. Et le 34kg ne m'aurait pas gêné. J'en étais sûre.


    Le dégoût de se nourrir. Sourire était déjà difficile car douloureux. A force de maigrir, de ne pas manger, je sentais la peau me tirer sur les joues, les os saillir de ma peau. Sourire et même pleurer, me faisait parfois tellement mal, physiquement et intérieurement que les larmes me venaient aux yeux, ou coulaient davantage. La douleur, encrée au plus profond de nous, la douleur sur nos épaules, la douleur sur notre corps. Nous étions tout entier les éphigies de la douleur. Ouvrir la bouche, faire « entrer » la nourriture en nous, la mâcher ... l'écraser entre nos dents, la sentir emplir notre bouche, « salir » notre être, l'ingérer ... la sentir descendre dans notre estomac ... le sentir travailler. Se maudire à chaque bouchée. Puis sortir de table, culpabiliser, pleurer ... et tenter de se faire vomir ... mais le peu ingéré est déjà digéré et ne va plus remonter pour sortir ... La culpabilité. Elle ne nous laissait aucun répis. Du côté de l'ange, du côté du diable, comme du côté d'Ana.


    Chose étrange, petit pincement au coeur, sans doute de jalousie ... on ne voulait voir personne faire comme nous. On s'occupait de vérifier qu'ils s'étaient bien nourris. Qu'ils avaient mangé assez. C'était attacher beaucoup d'importance à l'alimentation de l'autre, comme si quelque part, on cherchait à vivre leur repas à travers eux. C'était leur faire la morale quand ils ne le faisaient pas. Pas convenablement à notre goût.


    Et parfois même se convaincre de faire la cuisiner pour eux, pour s'assurer qu'ils vont bien manger. Faire la cuisine pour s'occuper, apprendre. Pour faire plaisir. Pour s'occuper l'esprit comme si c'était quelque chose de totalement différent. Jamais pour consommer.


    Le vide. A force de ne plus manger, on ne ressent même plus la faim. Pas un pincement. Pas un bruit. Un jour où je ressentais le besoin de manger, je me suis rassasié avec une chips. Une seule et unique chips. Et je me sentais ronde comme si j'avais mangé le plus gros festin de toute ma misérable vie. Se nourrir d'odeurs. Parfois en être écoeurée. Grimacer et tousser. Sortir. Se mettre dans un endroit où cela ne sent que le propre. Ou du moins, où ça ne sent rien en particulier ... les couloirs ... les toilettes ...


    Chose encore plus étrange. En sortant de mon anorexie, quand je recommençais à manger doucement, à mon rythme, je pouvais deviner pratiquement tous les ingrédients d'une recette. Moi qui aujourd'hui ne pourrait pas différencier autant, j'avoue que je me rappelle de quelques fois, comme des défis ... je devinais ... texture, épaisseur, goût, arrière-goût, mise en bouche ... effrayant.


    Et puis, il y a « après » ...



    Commentaire de lunastrelle (26/03/2008 19:09) :

    Oui, je me souviens à la cantine, quand tu mangeais avec nous, souvent tu nous disais à moi ou à Thomas de manger et tout... Ou bien tu nous demandais ce qu'on avait mangé de bon quand on en sortait... Je m'en souviens de cette période là, la Première.... Mon année la plus heureuse, mais la plus chaotique et peut-être la plus horrible... Paradoxal...


    Commentaire de Aud* (27/03/2008 09:41) :

    Je crois que ça a été une période bien particulière pour nous deux ... ou pour tout le monde. Je ne sais pas ... moi aussi je m'en souviens. Je m'en souviens même très bien. Je me rappellerais presque du métro-boulot quotidien. Quand je prenais le raccourcis ... quand j'entrais en salle de cours, quand je n'écoutais pas ... C'est la pire année de ma vie je crois. C'est aussi sans doute celle qui a marqué le plus ma mémoire.


    Commentaire de Pierre (27/03/2008 10:53) :

    Je ne peux pas m'empêcher d'avoir mal aux côtes, et au ventre, et à la gorge, et aux poumons, et au coeur, et à la tête quand je lis. Je sais que ce n'est rien en comparaison, mais je capte un peu et ... aïe ! Mince, tu ... enfin, c'est toujours la même impression douloureuse, et ... aïe ! Merci d'être ailleurs maintenant, au moins un petit peu. Pierre.


    Commentaire de Aud* (27/03/2008 13:15) :

    C'est toujours plus agréable de se sentir vivant ... gros bisous Pierre, et merci d'être passé. Ne te fais pas trop de mal. Encore ...





    Encore ...

    20/03/2008 23:25

    Encore ...


    Je dois dire qu'en ce moment, ça ne va plus trop. Je ne sais pas réellement pourquoi. Une vague de faiblesse sans doute. J'ai envie de me crever. Juste ça. De me vider les poumons, de vider mes entrailles, de vomir jusqu'à mon propre sang ...

    Je me suis dessinée maigre. Squelettique. Les os difformes, pleurant pour avaler un morceau de pain. Ma mère m'a donné une recette pour un régime. En le faisant elle a perdu 3 kilo en quelques semaines. Je dois dire que je suis tentée. Et en même temps non. Manger est devenu une habitude. Une grossière habitude qui parfois me dégoûte un peu. En ce moment en tout cas.

    Que m'arrive-t-il ? J'ai envie de pleurer, de me lacérer les joues, de me trancher les veines, de me vider de tout. J'ai pleuré hier. Beaucoup. Je pleure aujourd'hui en me trouvant ridicule et niaise. Je n'ai rien pour être malheureuse. Et pourtant je ne me sens pas bien dans ma peau.

    Je vais devoir faire un effort ... et essayer de comprendre. Encore une fois. Me déchirer l'esprit, le disséquer. Y déceler toutes mes envies, les titiller pour qu'elles me racontent tout ... Ce n'est jamais facile. Je ne veux pas retomber. J'ai lu quelque part qu'une fille avait été hospitalisée. Elle avait un peu moins que moi en IMC. J'aurais perdu un ou deux kilo de plus et moi aussi, à une certaine époque, j'aurais fini branchée de partout. Obligée de manger. Obligée de parler.

    Il y a un texte que j'ai écris et que je n'ai jamais osé montrer à personne. Même moi, parfois en le relisant, je pleurais de honte. Comment cela était-il possible ... je suis sûre que beaucoup de gens ont déjà fait ça. Mais à ce point là ... je ne sais pas ... je répugne à le retranscrire ici. J'ai honte.

    J'ai tellement honte ...



    Commentaire de lunastrelle (21/03/2008 20:42) :

    Il n'y a pas à avoir honte... On est mal et ces maux viennent de loin souvent...
    Moi aussi je suis mal en ce moment, pourtant j'ai tout pour être heureuse...


    Commentaire de Aud* (21/03/2008 21:49) :

    Je pense que cela n'est qu'une mauvaise période ... ça devrait passer ... du moins je l'espère. De toute façon pour ma part, je suis sûre que ça va passer, je le vois bientôt si tout se passe comme prévu, et je n'aurais pas envie, ni besoin, de penser à ce genre de choses.





    Message en cours

    07/03/2008 23:07

    Message en cours


    J'ai retrouvé ceci en faisant un peu de ménage :

    "Sur ce que j'ai vécu l'année dernière, tu peux me dire à quoi je ressemblais ? Un squelette, une appariton ? Mais pourquoi surtout ? Qu'est-ce qui te choquait ?

    T'es toujours anorexique. Comme un cadavre ambulant, tu pensais même plus. On aurait dit que ton esprit n'était pas là, ton corps était là mais en pleine déchéance. Un fantôme, une apparition qui voulait nous faire culpabiliser sans s'en rendre compte. Le pire c'est tes doigts, on te remarquait plus tellement, tu étais transparante. Tu nous disais bien que tu ne mangeais pas pour qu'on s'inquiète. Jo, faut que t'en parle. Avant tu mangeais du chocolat de Pâques en seconde, après tu partageais plus rien avec nous, horrible ...

    Tu étais comme un fin squelette, on avait l'impression que si on te serrait tu te cassais ... ça nous faisait culpabiliser ..."

    Un mot que j'avais envoyé à mes deux amis à côté de moi en cours d'anglais. C'est drôle de relire ça maintenant ...



    Commentaire de Pierre (09/03/2008 11:12) :

    Drôle ? Arf, si on peut en rire ... Les cookies et les rires te vont mieux que la transparence, je trouve, et content que tu le prennes comme ça. Amitiés, Pierre.


    Commentaire de Aud* (10/03/2008 14:31) :

    Je préfère en rire qu'en pleurer ... c'est loin tout ça maintenant ... du moins je pense. Mes doigts ont toujours été très fins et longs, squelettiques à dire vrai, anorexique ou non, ça n'avait rien changé pour eux. Les cookies ? Je vous en apporte bientôt ^^ ... j'avais oublié ce message ... quand je l'ai retrouvé ça m'a rappellé non pas de mauvais souvenirs, mais de bons souvenirs étrangement ... bisous à toi et merci beaucoup.





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