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Le ridicule.
30/05/2008 00:10
Le ridicule, il nous bouffe jusqu'à la racine, et l'horreur de son impact est encore plus grand quand ce sont des gens que l'on aime qui nous regardent.
J'ai trop mangé aujourd'hui. Tout et n'importe quoi. Juste parce que je m'ennuyais ou que je savais qu'il ne fallait pas que je mange. Maintenant je suis malade, du moins j'espère que ça n'est pas le cas, je m'ennuierais vraiment trop sinon. J'ai essayé une jupe tout à l'heure, vraiment par hasard ... d'accord ... j'avoue ... c'est du 36. Une robe que je me suis achetée quand j'étais anorexique. Mais je l'aime beaucoup, elle est très belle. Je ne l'avais pas essayé depuis que j'ai repris du poids.
Ces derniers temps, je mange sans vraiment me préoccuper de quand et comment ... Je suis sûre que j'ai grossis. Je le sens. Et ça se voit aussi. J'aimerais bien monter sur la balance, mais mon premier réflexe est de m'en mettre plein l'estomac dès le réveil. J'oublie. Mais demain je vais me peser.
J'ai l'impression qu'un autre problème est en train de provoquer tout ça. Il n'est pas extérieur. Si ma précédente anorexie était dûe à la peur et au dégoût vis à vis de la sexualité et de la peur du regard des autres, aujourd'hui je crois qu'elle est en train de se remettre en marche pour me dire ... pour me dire quoi ? Rien ... Mais tout ça viendrait sûrement du fait que je me sens incapable. Faible, stupide et incapable. A une échelle tellement ...
*soupir*
Mon désir d'être parfaite et irréprochable me pousse à être dans mes actes et paroles tout à fait le contraire. Et mes pensées sont désordonnées. Il est vrai que si je devais redevenir anorexique, je serais disciplinée. Les gens disent : c'est pas bien et tout ...
C'est vrai c'est pas bien. C'est même horrible. Je n'aimerais pas y retourner.
Mais quand j'y étais, j'y ai appris l'auto-discipline. Extrême. Mais efficace. Je me sentais forte parce que j'arrivais à aller là où personne autour de moi ne pouvait aller. Quand mes amis me disaient : regarde comme [il] a maigrit ! Autant ça me pinçait le coeur, autour j'étais horriblement jalouse. Mais au fond de moi quelque chose me poussait à sourire et à rester sereine, parce que peu importe à quel point les autres pouvaient maigrir, je les surpassais en quantité et en temps.
Je crois que j'ai perdu mes repères. Le psy ne m'a pas aidé à m'en sortir. Elle me faisait dire dix mille fois les mêmes choses et m'interrompais pour me dire que notre entrevue était terminée, ou quand je gardais trop longtemps le silence elle me disait juste : oui ? Reparlez moi de cette période là où ... où ...
Vraiment minable. Je ne la recommande à personne. Elle ne m'a pas aidé à comprendre. Elle ne m'a pas fait réfléchir, elle ne m'a pas guidé. C'était presque pareil que l'infirmière du lycée, qui niait de bout en bout et me laissait juste entrer, avoir un lit, une tisane et un cachet sans me poser de question quand je venais la voir, en pleurs la majeure partie du temps. Il m'arrivait de passer mes 4 ou 5 heures quotidiennes dans un de ces lits blancs, confortable où je m'endormais, pleurais ou me reposais, exténuée, dans une petite salle vide, bien éclairée mais où tout était doux, et où le silence m'était extrêmement bénéfique.
J'ai dû réfléchir, me motiver, et m'en sortir toute seule. En décidant. En classant ce qui était réellement important et vital, et ce qui ne l'était pas. Et pour quelqu'un d'emprisonné dedans, ça met longtemps pour se rendre compte et changer ... changer ... je crois que je suis partie du mauvais pied, ce qui est moins évidant maintenant c'est de se remettre dans le bon chemin. De prendre de bonnes habitudes.
Demain je me pèse et je ferais plus attention sans pour autant me transformer en yoyo, ou retomber.
Fin des blabla.
Commentaire de lunastrelle (02/06/2008 20:19) :
Plus on tente de se maîtriser, plus tout nous échappe... Maintenant je ne
cherche plus à décider de trop pour moi, mais encore faut-il savoir décider
dans la justesse, et ça c'est pas évident non plus...
Nous sommes maitres de notre destin sans l'être...
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Commentaire de Aud* (02/06/2008 21:58) :
Oui en général ... Merci Juju pour ton passage. Je pense que même si tout
nous échappe, il ne faut pas perdre de vue où l'on va et où on ne veut
pas aller justement. Bisous !
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