Ce rêve, je l'ai fait hier soir, et je dois dire qu'il m'a légèrement retourné. Très bizarre, surtout le début.
J'étais dans mon ancienne maison, il faisait nuit, nous étions dans le salon avec ma mère. On entendait des cris d'hommes et d'animaux dans la cuisine. Ma mère se balançait sur le rocking-chair d'un air absent, haussant les épaules quand je tournais mon regard vers elle.
"Il y a son âme qui essaye de dévorer celle de l'autre" me disait-elle à voix basse.
Je me levais et courrais dans la cuisine. Deux hommes tentaient de séparer un renard roux, la gueule serrée autour du coup d'une poule. Je ne sais plus ce que j'ai fait pour que le renard roux lâche prise et se détourne d'eux ... je crois que je lui ai empoigné le cou et ait tenté de le lui tordre ... il s'est tourné vers moi et a prit forme à moitié humaine. Je tentais de le bloquer derrière un meuble pour qu'il ne m'atteigne pas. Il balançait les pieds et les mains dans ma direction pour m'arracher ce qu'il pouvait atteindre : une jambe, une joue, un bras ...
Il me repoussait finalement et je tombais au sol. J'avais peur, il pouvait me tuer comme il le voulait à présent. Mais quand je me suis relevée pour tenter de l'étrangler, en dernière tentative, pour survivre, il a posé ses lèvres sur les miennes. Je ne comprenais pas trop. Il avait toujours ses griffes, mais le reste de son corps était bien humain.
Je me retrouvais ensuite dans une voiture avec lui, sur une route totalement déserte. Pas âme qui vive. Et lui, il n'avait plus rien d'animal. Pour ma part, j'étais enceinte.
Comme un sursaut de conscience, je me retrouvais à nouveau ailleurs. Dans un vieux couloir souterrain, il n'y avait pas beaucoup de lumière, mais énormément de gens marchait en tout sens, pressés. Les larmes aux joues je me mettais à hurler que mon fils était un monstre, tentant de me réconforter en me disant : ça fera avancer les recherches scientifiques, il fallait bien que ça tombe sur quelqu'un.
Les gens se mettaient à courir, en hurlant, gesticulant, cherchant une sortie qui n'existait pas. Il y avait un escalier que j'empruntais à contre courrant de la foule, puis un loup blanc, énorme. Tout le monde fuyait. Vu qu'il me tournait le dos, je l'aggripais par le cou en tentant de l'étrangler, de le retenir aussi pour qu'il ne fasse du mal à personne. Etait-ce mon (prétendu) fils ?
Plus j'essayais de l'étrangler, plus je sentais ses os, et sa gueule déformée sous mes mains. Il tournait vers moi des yeux remplit de haine, de rage, de folie furieuse. Il se mettait à vomir sur le sol, j'étais moitié perchée sur son dos, et il me traînait dans les couloirs de cet immeuble en béton ...
De la pitié. C'est ce qui me poussait à déserrer mes mains, à le libérer de mon emprise. Il s'ébroua, me projettant en arrière, et heureusement, assez loin derrière lui. Les gens s'enfuyaient, il y avait du grillage un peu partout pour bloquer les accès aux sorties. Le loup se métamorphosa en homme. Il prit une sorte de fusil et commençait à tirer dans le tas. Avec d'autres enfants, on trouva un ascenseur. Plusieurs montèrent à l'intérieur, rassurés, souriants. L'ascenseur referma ses portes. Les câbles lâchèrent, et l'ascenseur descendit à toute vitesse s'écraser sur le sol, au moins une centaine d'étages plus bas.
Les autres enfants furent attrapés, ceux qui tentaient de se cacher étaient tués par un groupe d'hommes, sans doute au service de l'homme-loup. Je me souviens avoir vu un gamin juste devant moi fermer une grille pour s'enfuir et bloquer le passage. Un chat tigré arriva, miaula et cracha dans sa direction, le poil hérissé ... un homme se tourna dans notre direction et tira. J'ai vu l'enfant s'écrouler, et moi ... je me suis réveillée.
Je déteste me réveiller en ayant le sentiment d'être morte. D'effleurer ma peau et la sentir frémir comme si avant ma carresse, elle n'avait pas existé. Je déteste ça. Sentir le vide.